KULONDA ou la gratuité des vaches
- Si les bashi actuels connaissent KUDUMBA et KUDAHULA, peu sont ceux qui connaissent KULONDA.
- A ne pas confondre avec le verbe qui signifie "Naître après quelqu’un" comme dans la phrase "Omu mwinyu, indi okulonda ?" (Dans ta famille, qui vient juste après toi ?).
- KULONDA, dont il est question ici, est un procédé qui a disparu maintenant dans la pratique mais toujours présent dans la tête de nos vieux sages et des connaisseurs bashi.
- Lorsque la famille d’un garçon allait pour donner la dot à la famille d’une jeune fille, cette dot était essentiellement composée de vaches et taureaux. Une, deux ou plus. Dans tous les cas, il y devait y avoir une vache (femelle). Au moins une. Une qui peut donc avoir des petits veaux dans le futur. Et jamais un mushi ne pouvait abattre une telle vache. Jamais.
- Des mois plus tard, quand cette vache mettait au monde, la première fois, le veau appartenait à la famille de la fille qui garde la vache. La fois suivante, à la famille du garçon. Oui, vous avez bien lu : à la famille du garçon, qui pourtant a donné la vache comme dot. La 3e fois chez la fille et la 4e chez le garçon et ainsi de suite jusque… C’est cette activité qui consiste à donner des veaux chez le garçon qui est le verbe KULONDA. Les seuls moments où ce rituel de partage se terminait étaient :
- Quand le veau à restituer chez le garçon était de sexe male. Même si c’était le premier à être restitué. Après la restitution, le droit à la restitution s’arrêtait.
- Quand la vache mère venait à mourir. Dans ce cas, la famille du garçon avait droit à un quart de la viande.
- Même s’il y a eu beaucoup de procès issus plus de la mauvaise communication entre les familles que du non-respect de ce pacte, on voit bien que la dot chez les bashi n’était pas une vente pure et simple comme cela semble se pratiquer actuellement. Car la vache donnée était comme seulement investie dans une association entre les deux familles puisque les petits étaient partagés entre les 2 familles. Même la dépouille de la vache mère était partagée.
- De nos jours, comme on a remplacé la vache par l’argent, est-ce que la famille du garçon ne devrait pas avoir le droit de réclamer quelque restitution à la famille de la fille après une année par exemple ? Une simple chèvre, par exemple. Je pense qu’on devait y réfléchir dans le but d’enlever à la dot son caractère commercial et de donner à la jeune mariée un peu plus poids. Car dans plusieurs jeunes ménages, le fait que la femme ait été achetée est la plus grande source de violences faites à la femme. Toutes les coutumes des bashi étaient protectrices de la femme.
Ebauche préparée par Marius Nshombo
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