Au bushi profond, il faut oublier cette affaire de famille cellule de base de la nation. Certes, la famille au sens occidental de père, mère et les enfants est présente, mais, la limite n’est pas du tout si claire.
MWENE WIRHU, par exemple, mon frère de manière générique, peut bien désigner le garçon né du vendre de ma mère tout comme le cousin (au sens français du mot) fils directe du frère de mon père.
Dans certaines circonstances, il peut même désigner le voisin du même village que moi.
Déjà le mot MULALA qui désigne la famille, est le même mot qui désigne le clan mais aussi la tribu.
Cependant, nous allons, dans cette section, essayer de rester le plus occidental possible. Ce petit propos va suivre ce petit plan : d’abord la famille restreinte, puis les autres membres de la famille et, à la fin, un tableau qui récapitule tous ces mots .
En mashi, les mots correspondants littéralement à PERE ou MERE n’existent pas. (Je sais que je dis n’importe quoi) . Une expression comme «un bon père» n’est pas littéralement traduisible en mashi.
Pourquoi ?
Un père est toujours le père de quelqu’un. Il en est de même pour certains autres mots désignant les parents. Il y existe plutôt des mots pour désigner :
Les enfants d’un mushi sont ceux qu’il a engendrés mais aussi ceux de ses frères. Les enfants engendrés par la sœur sont supposés être de la famille de son mari. Le patriarcat oblige.
On comprend alors que la notion de frère et sœur ne se limite pas aux enfants de même père et mère. Sont aussi mes frères et sœurs, les enfants de mes oncles paternels. Par contre, les enfants de ma tante et ceux de l'oncle maternel sont des BAZALA (MUZALA au singulier). En conséquence, le mot COUSIN n’a pas d’équivalent strict en mashi. Cela a un rapport avec le fait que le bushi est très patriarcal, tout en étant très familial, même si certains pouvoirs mystiques sont attribués à l’oncle maternel et à la tante paternelle.
Demi-frère ou demi-sœur, le bushi ne connait pas cela. Les enfants de mon père ou de ma mère sont mes frères et sœurs à part entière, au même titre que mon jumeau, par exemple. Entre ce genre de frère et soeur et moi, la différence de parenté n’est que biologique et jamais sociale. De la même manière, le mari de ma mère (qui ne m’aurait pas engendré) est mon père. Et, évidemment, la femme de mon père est aussi ma mère. Il existe cependant une manière de nommer la femme de mon père. Mais, jamais, au grand jamais, je ne peux m'adresser directement à elle et l'appeler comme cela. Je ne peux la nommer ainsi que lorsque je m'adresse à une tierce personne. Pour le mari de ma mère, c'est sans appel : c'est le même mot que lorsque je parle de ou à mon propre père. C'est mon père.
En plus des oncles et tantes, grands parents et toute la panoplie des descendants, la famille du mushi a la particularité de compter comme membre de la famille, les parents par alliance. En effet, les parents dont l’enfant a épousé un de mes enfants sont de la famille et ont un nom leur consacré. Dès lors qu’il y a mariage, il y a création d’un lien familial.
Avec l’arrivée du christianisme, il existe même maintenant les frères, sœurs, fils, filles et parents par le baptême ou le mariage. Il s’agit des parrains et des filleuls. La langue n’a pas encore créé de mots leur consacrés, mais dans le fait, le mushi se sent comme chargé d’un lien familial envers ces personnes. On utilise même le même verbe KUBURHA (mettre au monde) pour engendrer un enfant que pour parrainer un mariage ou un baptême.
Pour plus de détails sur les noms communs désignant les membres de la famille, veuillez cliquer sur les liens ci-dessous. Plusieurs appellations dépendant du lien entre celui qui parle et la personne désignée, il y a donc globalement 3 manières de nommer les membres de la famille :
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