Mashi-Français

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Les classes des noms en mashi
1. Généralités sur les classes en mashi.
  1. C’est quoi une classe

    1. Tentative de définition

      La classe de mot est un ensemble de mots qui commencent en principe par le même préfixe, ce qui entrainent le même comportement grammatical de tous les éléments de la phrase liés à ce mot : verbe, adjectif, pronom...

      Le point de départ pour comprendre n’importe quelle langue bantoue réside dans l’appréhension du système des classes de noms. En effet, les noms communs sont groupés en différents groupes. Cette appartenance à un groupe a un impact sur le comportement des autres parties grammaticales.

      Prenons comme exemple cette phrase :
      C’est à cause de lui-meme s’il est coupé.
      Elle peut avoir plusieurs formes selon la nature de celui dont on parle ici.

      1. Si nous parlons d’un humain :
        Yene orhumire atwika.
      2. Si nous parlons d’un arbre :
        Gwone gurhumire gwatwika.
      3. Si nous parlons d’un œuf :
        Lyone lirhumire lyatwika
      4. Si nous parlons d’un gros bébé :
        Cone cirhumire catwika
      5. Etc. jusqu’à plus ou moins 20 possibilités.

    2. Dans les langues occidentales

      Le français et l’anglais, pour ne citer que ces deux, ont un système similaire, même si on ne l’appelle pas classe. Oui, en français, il y a 4 classes nominales :

      1. Singulier-Masculin :
        Le beau petit chien est dangereux.
      2. Singulier-Féminin :
        La belle petite chienne est dangereuse.
      3. Pluriel-Masculins :
        Les beaux petits chiens sont dangereux.
      4. Pluriel-Féminin :
        Les belles petites chiennes sont dangereuses.

      Celui qui comprend pourquoi et comment chaque mot de cette phrase change, selon le nombre et le sexe du sujet, n’aura pas de difficultés à comprendre les classes en mashi ou dans toute autre langue bantoue. De la même manière qu’en français, les mots sont groupés en masculin et féminin dont chacun peut être au singulier ou au pluriel, en mashi c’est exactement identique sur plusieurs aspects. Avec quelques variantes. Et ce sont ces variantes qui font la beauté des classes.

      Avant de penser que le français est plus simple que le mashi sur ce point, voici la traduction des mêmes 4 phrases en mashi qui sont réduites à 2 comme ceci :

      1. Singulier :
        Ehibwa hinja hili hikali
      2. Pluriel :
        Orhubwa rhwinja rhuli rhukali
      3. Remarquez le HI devant chaque mot de la phrase au singulier et le RHU ou RHW devant les mots du pluriel

      S’il s’agissait d’un gros chien au lieu d’un petit, voici ce que cela donnerait :

      1. Singulier :
        Ecibwa cinja cili cikali
      2. Pluriel :
        Ebibwa binja bili bikali

    3. Et le féminin dans tout ceci ?

      En mashi, la dichotomie singulier-pluriel existe pour les mots dont le sens ou la nature le permet. Ce qui n’est pas le cas pour les sexes des mots (genres). En effet, les bashi ne sont pas sexistes, en tout cas leur langue ne l’est pas. Les mots ne sont pas groupés selon qu’ils sont "hommes" ou "femmes", mais plutôt selon leur nature et leur sonorité.

      Selon la nature des mots, il y a plutôt globalement :

      • un groupe qui contient les mots pour désigner les humains, homme et femme y compris,
      • un autre des arbres et autres plantes,
      • un autre des substances que l’on ne peut pas compter,
      • un groupe des diminutifs,
      • un autre des augmentatifs,
      • des groupes des locatifs,
      • etc.

      Selon la sonorité des mots, un mot peut bien logiquement appartenir à un groupe, mais à cause de sa sonorité, de comment il sonne, surtout au début, il va appartenir à un autre groupe. Voici quelques cas :

      • CINGANYI (idiot) désigne un humain, mais comme il commence par CI, il est alors de la même classe que CIJUMBU (la patate),
      • KADUMA (le muet) et KABONJO (le bébé) désignent des humains mais, à cause de KA au début, ils sont dans la même classe de KABEHE (le pichet),
      • KABWA (le chien) qui devait être dans le groupe des NKAFU (Vache), NGOKO (Poule), NJAVU (éléphant)ou NSIMBA (Animal sauvage), se retrouve dans la même classe que KABUMBU (la balle) ou KABEHE (le pichet)
      • etc.

      Mais tout cela connait des exceptions et a des conséquences sur toute la grammaire.


  2. Le nombre de classes en mashi

    Si, en français, nous avons dit qu’il y a comme 4 classes, en mashi, il y en a 20. Dont environs 14 groupes du singulier et 6 groupes de pluriel. On s’attendrait normalement à avoir un nombre égal de deux cotés, mais non, pour certaines raisons, entre autres :


    • le sens et la nature de certains mots ne leur permettent pas d’avoir de pluriel. Il y a donc des classes qui n’ont pas de classe pluriel correspondante.
    • certaines classes de pluriel sont des pluriels de plus d’une classe de singulier.
      C’est comme en français lorsque les articles LA et LE deviennent tous LES au pluriels.
    • Selon le sens, l’appartenance à une classe du singulier ne conduit pas nécessairement à l’équivalence avec la classe du pluriel correspondante.
    • De même, il y a des classes qui contiennent des mots au pluriel qui n’ont pas de correspondant au singulier.

    Comment sont nommées les classes

    Les classes sont numérotées selon un système internationalement admis pour toutes les langues bantoues. Le premier principe d’appartenance à une classe réside plus dans la nature de l’objet désigné que dans la forme du mot, même si celle-ci n’est pas à négliger. Car les mots de chaque classe sont reconnaissables, en principe, par les lettres du début de mots qu’on appelle préfixe nominal mais selon certaines conditions.

    Dans le tableau qui va suivre, nous allons mettre de manière simple les numéros de classes avec des mots types par classe en leur affectant un adjectif pour voir comment la classe influe sur un élément grammatical. Nous avons vu plus haut comment, en français, BEAU peut devenir BELLE, puis BEAUX ou BELLES, n’est-ce pas ? Maintenant observons comment MUBI (mauvais) va prendre 20 formes différentes possibles.

    Voici donc le tableau des numéros de classes associés en singulier-pluriel :

    ClasseExempleTraduction littérale
    1MUNTU MUBIUne mauvaise personne
    2BANTU BABIDes mauvaises personnes
    3 MURHI MUBIUn mauvais arbre
    4MIRHI MIBIDes mauvais arbres
    5 IJI LIBIUn mauvais œuf
    6MAJI MABIDes mauvais œufs
    7 CIJUMBU CIBIUne mauvaise patate
    8BIJUMBU BIBIDes mauvaises patates
    9 MPENE MBIUne mauvaise chèvre
    10MPENE MBIDes mauvaises chèvres
    11 LUSIKU LUBIUn mauvais jour
    10NSIKU MBIDes mauvais jours
    12 HIJUMBU HIBIUne mauvaise petite patate
    14RHUJUMBU RHUBIDes mauvaises petites patates
    13 KABWA KABIUn mauvais chien
    14RHUBWA RHUBIDes mauvais chiens
    15 BULA BUBIUn mauvais intestin
    6MALA MABIDes mauvais intestins
    16 KUBOKO KUBIUn mauvais bras
    6MABOKO MABIDes mauvais bras
    17 AHANTU HABIUn mauvais endroit
    18 KUSAMA KUBIUne mauvaise manière de danser
    19 OMUNDA MUBIUn mauvais intérieur de ventre
    20 EMBUGA MBIUn mauvais dehors

    Avant de vous précipiter dehors, il faut savoir que le présent tableau est trop, trop simpliste. Car il y a bien des règles d’attribution des mots aux groupes. Par exemple, vous avez remarqué que le groupe 1 et 3 commencent par MU, qu’il ya 3 groupes qui ont le groupe 6 comme leur pluriel, etc. Ces règles sont abordées dans les liens qui sont dans le menu au début de cette page.


Ebauche préparée par Marius Nshombo
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