KALALA ou la gratuité des légumes
- Les feuilles de manioc, pondu en lingal, sombe en swahili ou Kalala en mashi, est probablement le légume le plus répendu en Afrique.
Et le bushi ne fait pas exception. Le manioc est ainsi planté dans presque tous les champs.
Parfois en association avec le haricot ou d’autres plantes plus rapides.
Il est donc partout dans tous les villages et souvent très près des maisons.
- Le manioc, avant l'introduction des espèces plus rapides, mettait plus d’une année avant d’être récolté.
Mais pendant ce temps, il produit des feuilles qui servent de légumes au jour de disette.
En effet, lorsque toutes les solutions possibles ont été épuisées dans le processus de recherche du repas du jour,
la mère recourait donc aux feuilles de manioc nommées KALALA en mashi pour nourrir les enfants.
- Probablement que c’est pour cela que le mushi ne l’aime pas beaucoup,
mais jamais dans l’histoire du bushi, jamais on n’a vendu du KALALA au marché. Jamais.
Pour la simple raison que toutes les feuilles de manioc présents dans tous les champs étaient disponibles pour tous.
Pas besoin donc de vendre quelque chose qui est disponible partout au village.
- La maman de la famille A pouvait cueillir dans le champ de la famille B ou C, ou même Z,
sans demander la permission et sans informer personne.
Le principe était communautairement admis que ces feuilles étaient là pour celui qui en avait besoin.
Il n’y avait pas de risque d’abimer les plantes parce que tout le monde savait comment faire.
- Cette gratuité des légumes faisait que même dans la famille la plus démunie,
il y avait au moins du KALALA à manger chaque jour. C’était peut être ennuyant à la longue pour le pauvre,
mais les légumes étaient là, disponibles, n’attendant que la décision de les cueillir.
Ebauche préparée par Marius Nshombo
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