Mashi-Français

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La solidarité au bushi. Les indices.
MUKOLO ou la mutualisation de la main d’œuvre.

  1. "Lelo lelo kaka" est une expression en lingala lorsque l’on s’étonne qu’un projet commence aujourd’hui et se termine aujourd’hui même. Chez les bashis, cela était monnaie courante. L’on commençait la construction le matin et, le soir même, la maison était habitée. Et ce n’était pas étonnant. Mais comment était-ce possible ?
  2. La solution était dans une mutualisation de la main d’œuvre que dans certains villages on appelait MUKOLO (qui veut dire le jour du travail). D’autres ont même emprunté le mot lingala de SALONGO.

    Pourquoi ce mot étranger pour une pratique qui était courante ? Il n'y a pas de mot en mashi pour cela, probablement parce que la pratique était tellement rependue qu’il n’y avait pas besoin de la nommer de manière particulière. Les ONG appellent cela l’approche HIMO comme Haut Intensité de la Main d’œuvre. Ils pratiquent aujourd’hui ce que nos ancêtres faisaient depuis toujours. Même si actuellement, ils y mettent des aspects pécuniaires pour faire semblant de travailler en communauté plus pour la consommation des bailleurs de fonds que pour rependre cette pratique.

  3. Concrètement, lorsqu’un mushi avait besoin de construire ou réhabiliter sa maison, il réunissait le matériel de base, le matériel que l’on ne trouvait pas nécessairement sur place, puis il préparait une quantité suffisante de boisson et de nourriture et invitait alors tout le village, les frères et les amis à une date fixée pour l’aider à construire sa maison.
  4. Le jour J, le plus matinal possible, les gens venaient et le travail commençait. Très rapidement, les habitués partageaient les tâches et la maison avançait au rythme des échanges, des blagues et dans certains endroits, on invitait même les groupes de danse et chant pour animer l’opération.

    Les femmes préparaient la nourriture et transportaient l’eau, les enfants rangeaient ce que leur force permettait de transporter et les hommes mettaient leurs bras sur le chantier qui avançait au gré de la journée. Au soir, l’ouvrage devrait être habitable.

  5. La bonne humeur et l’enthousiasme étaient le leitmotiv sur ces chantiers éphémères. Bien évidemment, il ne faut pas espérer que cela va fonctionner avec des ouvrages en béton qui parfois nécessitent des étapes en jours pour le séchage, etc. Cela marchait avec des maisons en chaume ou en bois qui étaient les habitations de l’époque.
  6. Dans d’autres milieux, il a existé une variante agricole de cette pratique. C'est-à-dire que les villageois se mettaient tous dans un champ pour le cultiver rapidement. Ici, chaque participant était bénéficiaire à tour de rôle. Cela permettait à chaque ménage, même des plus démunis ou tenues par des personnes en défaillance physique, d'avoir une assurance alimentaire pour une longue durée.

Ebauche préparée par Marius Nshombo
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